Budget CCVU
- Sophie Vaginay Ricourt
- 12 avr. 2016
- 5 min de lecture
Avant de voter, je souhaite m‘exprimer sur le contexte de cette année.
Je pense qu’il est important d’expliquer que nous traversons un certain nombre d’événements qui va nous conduire à voter cette hausse de fiscalité.
Il y a d’abord la baisse des dotations décidée par l’Etat afin de contribuer à l’effort national de désendettement du pays qui frappe toutes les collectivités et qui permet à l’Etat d’augmenter indirectement les impôts.
En effet, cette baisse des recettes n’est pas compensée dans des budgets fragiles et qui supportent de lourds investissement, ce qui est notre cas, et qui conduit donc à une hausse quasi mécanique des impôts. En quatre ans, la dotation de l’Etat sera passée de plus de 890.000 euros à environ 205.000 euros.
Il est par ailleurs inutile de vous rappeler que les annuités d’emprunt des investissements liés à la rénovation des stations de ski laisse peu de marge de manoeuvre budgétaire.
Ainsi, si nous devrons nous attacher à trouver des économies budgétaires que je pense possible encore, nous devrons aussi dans l’intérêt communautaire continuer et intensifier le processus de mise en place des mutualisations de services entre les communes dans les prochains mois.
La transition est toute trouvée pour introduire un nouveau paramètre contraignant pour notre collectivité qui voit cette année la mise en place de la loi NOTRE, avec directement pour ce qui nous concerne, un changement de périmètre territoriale où nous allons former une nouvelle intercommunalité puisque les communes de Saint Vincent et la Bréole vont nous rejoindre d’ici la fin de l’année.
A cette baisse des dotations s’ajoute une seconde saison hivernale extrêmement difficile en terme d’enneigement, ayant des conséquences immédiates sur la fréquentation des pistes de ski avec des répercussions directes sur les régies des remontées mécaniques et donc sur les finances de la CCVU et sur l’économie de la Vallée.
C’est dans ce contexte de double peine que nous devons voter un budget assorti d’une hausse de la fiscalité significative.
Il ne faut d’ailleurs pas oublier aussi qu’à cette hausse s’ajoutera la hausse de la fiscalité du département voté le 4 décembre dernier.
Mais pour ma part, c’est en élu responsable que je voterai. Tout d’abord, et de manière très pragmatique, parce que je suis aussi une contribuable et que si une autre option était raisonnablement possible aujourd’hui, je la défendrais.
Ensuite, parce que notre économie hivernale repose exclusivement sur les stations de ski qui sont depuis la loi Montagne, c’est à dire depuis 30 ans, des services publics gérés par la collectivité ou pour le compte de la collectivité. Ainsi, les communes puis la CCVU lorsqu’elle a repris la compétence, sont les principaux employeurs de la vallée et ce depuis de très nombreuses années.
Enfin, parce que c’est dans des moments difficiles que nous devons nous serrer les coudes, regarder vers l’avenir, être solidaire et contribuer à cet effort communautaire.
Comme je vous le disais, nous sommes un géant au pied d’argile et le manque d’enneigement deux années consécutives nous fait vaciller.
Mais s’il est de notre responsabilité de voter ce budget, il est aussi de notre responsabilité de réfléchir à de nouvelles perspectives économiques, à une nouvelle vision de notre territoire.
En effet, il ne faut pas perdre de vue que la fréquentation hivernale nous amène 40% des visiteurs annuels dans les stations l’hiver mais que l’été, ils sont 60% à visiter notre Vallée. Ainsi, si la saison hivernale de plus en plus courte est un des piliers de notre économie, il ne faut pas négliger la saison d’été qui s’étale d’ailleurs sur le printemps et l’automne et qui se trouve être désormais le fondement de notre économie.
Le préfet du département, Bernard GUERIN l’a clairement exprimé lors de sa visite en Ubaye au début de l’année, nous devons à l’instar des autres grandes vallées alpines nous appuyer sur nos marques territoriales ; et je reprends ici ces propos exacts: « Praloup connu régionalement et, Barcelonnette connu nationalement et internationalement. »
A l’heure d’une concurrence féroce entre les territoires, il nous faudra être irréprochable sur un accueil de qualité que ce soit l’été ou l’hiver et tout le reste de l’année.
Mais si ils sont encore nombreux les amoureux de la montagne l’hiver, ils sont moins de 1 sur deux à être sur les pistes de ski, il faudra donc veiller à proposer aux non skieurs des services de qualité, à défaut c’est vers d’autres contrées plus luxuriantes qu’ils migreront.
C’est pourquoi, il va falloir se concentrer sur de nouvelles activités été et hiver mais aussi printemps et automne afin d’en favoriser l’installation et le développement sur tout le territoire de l’Ubaye.
C’est toujours dans un esprit solidaire, je pense que tous ici nous avons souhaité saisir l’opportunité de mettre en place un office de pole qui, certes, rencontre quelques difficultés liées à la complexité de l’opération mais il ne faut pas oublier que très peu de territoire sont organisés en office de pole intercommunal. Ainsi, si le peu de recul juridique nous a amené à des contretemps fâcheux, il me semble important de garder comme fil rouge, tout le long de ce mandat, cet office de pole qui nous permettra à terme, d’organiser cet accueil et l’offre de services et d’activités à l’échelle de la Vallée.
Enfin pour terminer mon propos, je souhaite vous informer que nous avons reçu il y a quelques semaines, avec Pierre MARTIN CHARPENEL, le Directeur du service culturel du département.
En effet, le Département souhaite ouvrir à la Médiathèque de Barcelonnette un centre de ressource départemental où les bibliothécaires des autres sites du département viendront observer nos pratiques et se former. Ceci pour vous dire que la vallée de l’Ubaye est observée de prés par le Département pour son rayonnement culturel intercommunal.
En effet, nous avons la Médiathèque classé en catégorie 1 et le Réseau des Colporteurs, je viens d’en parler, mais nous avons aussi l’Ecole Artistique de l’Ubaye qui a demandé cette année son classement en conservatoire à rayonnement intercommunal qui elle aussi est observée de prés par le Département car nous avons une qualité de services identique au Conservatoire Départemental mais avec un cout de fonctionnement réduit de centaines de milliers d’euros, nous avons également le Musée à Barcelonnette classé Musée de France et ici aussi les Musées de la Vallée, la programmation du Zocalo et bien d’autres événements culturels et artistiques majeurs qui font que la Vallée est une véritable exception culturelle dans le Département observée et enviée par beaucoup.
Ce que nous avons réussi au niveau de la culture, nous devons le réussir au niveau du tourisme.
Vous l’avez constaté mon propos est résolument réaliste mais il est aussi optimiste car après les mauvais moments, les jours meilleurs reviendront pour cela, il nous faudra être solidaire, solidaire entre les élus dans un intérêt communautaire et solidaire entre les habitants dans un esprit montagnard pour regarder vers l’avenir, ensemble.
Je vous remercie de votre écoute.
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